Test : Air Tahiti Nui, l’expérience client détaillée

Comme vous avez pu le lire précédemment, un déplacement professionnel m’a récemment emmené en Polynésie Française.
L’occasion était trop bonne pour ne pas écrire un article sur TravelGuys : n’ayant pas le choix de la compagnie aérienne, je dis voyager sur Air Tahiti Nui.

Et vous aurez donc l’occasion de découvrir les services offerts par cette compagnie dans les deux classes qu’elle propose : la classe économique, qu’elle dénommé Maeva et la classe Business, qu’elle dénommé Poareva.
Ce billet s’appuie sur le site de nos amis de Flight-Report : les titres de chaque section vous emmèneront sur les reportages détaillés.

Paris – Papeete en classe Economy Moana

Oui vous avez bien lu, classe économique pendant 22h pour un déplacement professionnel. Je pense que c’est la première fois qu’un client prend un billet en classe économique long courrier quand je travaille pour lui. Bref. Voilà pour la Genèse du billet !

Experience au sol au départ

A Charles-de-Gaulle, la compagnie opère son enregistrement au terminal 2A, une file étant disponible pour les passagers Business et Haute Contribution, et plusieurs comptoirs pour la classe Économique.
Espérant pouvoir être surclassé, je me dirige vers la file Business. L’hôtesse douche immédiatement mes velléités de surclassement car un seul siège est disponible et nous sommes deux à voyager vers Tahiti. Je ne prends pas le risque d’acheter un surclassement payant (pour 1100 €) alors que mon collègue risque de voyager « au fond du bus ».
L’hôtesse nous trouve quand même deux sièges aux issues de secours qui, bien que près des toilettes, se révéleront bien confortables dans cet A340, avion qui procure un confort de vol certain de toute manière en classe Économique.
Par dépit, l’hôtesse me remet un coupe-file Accès numéro 1, le Fast-Track d’ADP, mais pas d’invitation au salon.
Une fois arrivé Airside, ce n’est pas très confortable, les terminaux 2A et 2C n’étant pas les plus spacieux. Je paierai un accès au salon Admiral’s Club d’American Airlines, mais je n’en parlerais pas ici vu que cela ne fait pas partie de l’expérience TN.
L’embarquement se fait depuis l’un des satellites du terminal 2A : le chemin à parcourir est un peu long, et l’endroit assez encombré.
Satellite du T2A à CDG

L’embarquement se fait avec respect strict des priorités et par rangs ensuite.
Porte d'embarquement ATN à CDG

Experience en vol

Le siège en issue de secours, comme précisé précédemment, était très confortable, le pas illimité, et les nuisances liées aux toilettes limitées au vu de leur nombre conséquent.
Pas illimité en classe économique

Le service est très attentif sur les deux tronçons (Paris – Los Angeles et Los Angeles – Papeete) : fleurs distribuées avant le départ, deux prestations complètes avec plat chaud.
Première prestation sur CDG-LAX
Seconde prestation sur CDG-LAX

En revanche, il manque vraiment d’attention entre les prestations (boissons et snacks). Le service est sympathique et chaleureux, tout ce que l’on peut attendre d’une compagnie loisirs.
L’IFE est de très bonne qualité, mais manque clairement de contenu. C’est dommage car il est vraiment beaucoup plus réactif que dans beaucoup de compagnies et très facile à utiliser.

Experience en transit

Comme beaucoup d’entre vous le savent, aucun avion de ligne n’est capable d’avoir un rayon d’action suffisant pour atteindre Papeete sans escale depuis Paris. Le vol CDG-PPT fait donc escale à Los Angeles aux Etats-Unis, ce qui permet également de vendre les deux tronçons CDG-LAX et LAX-PPT séparément.
Welcome to the USA

Le transit aux Etats-Unis nécessite de passer les formalités d’immigration similaires à celles de l’entrée pleine sur le territoire américain, la raison étant que mes aéroports américains ne disposent pas d’un circuit arrivées distinct du circuit départ : rien n’empêche un passager en transit de sortir de l’aéroport.
Les formalités d’immigration au terminal international Tom Bradley de Los Angeles ont été accélérés pour les passagers américains ou ceux pouvant bénéficier du programme ESTA : une foultitude de bornes libre-service permettent d’accélérer nettement les formalités. A l’aller comme au retour, ces formalités n’ont pas pris plus de 5 minutes, soit l’équivalent d’un passage par les bornes PARAFE à Paris par exemple.

Une fois l’immigration franchie, il n’est pas nécessaire de passer la douane, juste de suivre le circuit Transit après l’immigration, de récupérer un carton Transit, et me revoici en zone publique, juste avant le passage des contrôles de sécurité « classiques » de la TSA.
Circuit Transit à LAX

L’attente se fait près de la porte 131 au TBIT, tout au fond du terminal, et l’embarquement se fait avec strict respect des priorités.

Experience à l’arrivée à Papeete

A Papeete, pas de passerelle de débarquement : deux escabeaux permettent la sortie des passagers, qui rejoignent donc le terminal à pied, accueillis par un petit groupe qui joue quelques notes de musique locale, puis passage de l’immigration rapide, récupération des bagages avec bon respect des priorités.
Musique à l'arrivée à Papeete

Papeete – Paris en classe Business Poareva

Contrairement à l’aller, le retour vers Paris aura lieu en classe Business (non sans difficulté), puisque nous n’avons pas de billet en Business mais juste une demande de surclassement sur un billet Economy.

Experience au sol au départ

Mon billet étant initialement en classe économique, je n’ai pas accès à la file Business, strictement filtrée par une équipe de sécurité externe.
J’attends donc 25 minutes environ dans la file de la classe économique.
L’agent d’enregistrement nous remet nos cartes d’embarquement jusqu’à Paris, pour le moment en classe économique. Néanmoins, elle nous remet également deux accès au salon de Papeete.
Invitation au salon de Papeete

La sécurité est unique. L’aéroport est assez petit et la zone d’embarquement est donc assez spartiate avec une unique boutique Duty Free.
Le salon est assez sommaire, l’accueil froid et l’offre réduite. Toutes les compagnies desservant l’aéroport utilisent le même salon. Très décevant.
Zone d'attente du salon de Papeete
Offre solide du salon de Papeete
Offre liquide du salon de Papeete

L’embarquement débute et l’agent au sol nous remet nos deux nouvelles cartes d’embarquement en Business jusqu’à Paris.

Experience en vol

Sur les deux tronçons, une boisson d’accueil est offerte : champagne rosé, Mai Tai ou jus d’orange.
Boisson d'accueil sur PPT-LAX

La prestation proposée au départ de Papeete est constituée d’un plateau froid au départ, et d’un petit-déjeuner complet à l’arrivée.
Première prestation sur PPT-LAX
Seconde prestation sur PPT-LAX

Le service est très attentif et souriant.
La prestation proposée au départ de Los Angeles est un déjeuner complet en 5 services au départ, et un petit-déjeuner complet à l’arrivée.



Le service est assez moyen sur ce tronçon, notamment entre les prestations, le personnel commercial manquant de chaleur (à la limite du désagréable).
Le siège est un lie-flat d’ancienne génération, semblable à ce que propose Air France et ses NEV2/3.

Experience en transit

Peu de différence avec l’aller en classe économique. La seule différence est la remise d’un accès salon en même temps que la carte de transit.
Le salon est le seul qui ne soit pas l’émanence d’une compagnie aérienne au TBIT.
Il est néanmoins de très bonne qualité du point de vue des espaces.
Salon à LAX 1
Salon à LAX 2

Et l’offre est assez étendue en cette fin de matinée, avec une double offre petit-déjeuner et déjeuner.
Offre au salon LAX
Offre au salon LAX 2

Expérience à l’arrivée à Paris

Avant l’arrivée à Paris, des fast-track sont distribués. Comme la porte d’embarquement d’Air Tahiti Nui est tout au bout du satellite du 2A, il faut marcher un certain moment avant d’atteindre l’immigration et surtout passer par ces SAS étanches qui coupent les portes d’embarquement. Pas très pratique.
Néanmoins, le passage se fera rapidement, et la livraison des bagages se fera avec respect des priorités.

Conclusion

L’expérience du passager chez Air Tahiti Nui est plutôt solide. En revanche, rien à voir avec l’image luxe de la destination : le produit Moana (classe économique) est en ligne avec celui des grandes majors, et le produit Poareva (classe Business) est plutôt en queue de peloton, que cela soit au niveau du confort ou du service.

Air Tahiti Nui, l'expérience client

Enregistrement
Lounge
Cabine
In Flight Entertainment
Equipage
Repas
Ponctualité

Prestations solides

Des prestations solides, mais clairement pas au niveau international. Et la vocation "loisirs" de la ligne n'excuse pas tout : l'image luxe ne se retrouve pas, ni dans le produit, ni dans le service.

Olivier Delestre-Levai
Olivier Delestre-Levai
Olivier est sur la blogosphère du transport aérien depuis 2010. D'abord contributeur majeur du forum FlyerTalk, il crée en juillet 2012 le site FlyerPlan, et rédige des articles à l'écho majeur chez les spécialistes de l'aérien. Il co-dirige désormais le blog TravelGuys avec Bertrand, en se focalisant sur l'expérience de voyage et les programmes de fidélité. Et bien sûr, tous vos articles préférés de FlyerPlan sont désormais sur TravelGuys !
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