Qu’est ce que le Mile High Club ?

Légende Urbaine, mythe ou réalité, certains d’entre vous nous ont demandé ce qu’était le Mile High Club et, pour ceux qui le savaient si cela existait vraiment.

Techniquement parlant le Mile High Club réunit les personnes qui ont eu une « expérience intime » dans un avion en vol. Voilà c’est aussi simple que cela.

Quant à parler de club c’est peut être aller un peu vite en besogne : on est davantage dans le domaine de l’auto-proclamation même si un Mile Hight Club a effectivement pignon sur rue en ligne.

Un sujet sur lequel il n’y a finalement pas grand chose à dire à part si on fouille un peu son histoire et quelques anecdotes qui y sont lées.

Le Mile High Club : une simple affaire de pari

Historiquement on parle plus d’une légende urbaine que d’une réalité. A la fin du XVIIIe siècle on trouve trace dans les livres des bookmakers anglais d’un pari centre deux lords quant au fait de réussir à avoir un rapport intime dans une montgolfière en altitude. On ne sait pas si le pari a été remporté et en tout cas les livres ne disent pas si il a été payé.

Durant la première guerre mondiale un pilote allemand, Oswald Boelcke, aurait pu être le premier à proclamer faire partie du Mile Hight Club. Mais la seule chose qui est sûre est qu’il a emmené une infirmière dans le cockpit de son appareil pour une balade romantique, l’exiguité du cockpit et l’absence de pilote automatique à l’époque laissent penser qu’il s’est effectivement limité à une balade. En tout cas il a été sanctionné par sa hiérarchie.

La révolution du pilote automatique

A une époque ou l’avion commerciale était inexistante, le Mile High Club ne pouvait être qu’une affaire de « professionnels » donc de pilotes. Et l’invention du pilote automatique leur a sûrement simplifié la vie.

C’est en juin 1914, à Paris, qu’à été faite la démonstration du premier vol avec pilotage automatique par Lawrence Burst Sperry.

Le fait de ne plus avoir à contrôler l’avion durant tout le vol lui a certainement donnée l’idée de chercher à occuper son temps autrement puisqu’on le retrouve en 1916 au dessus des côtes de Long Island avec une dénommée Cynthia Polk qui prenait visiblement du bon temps pendant que son mari était sur le front de la guerre en Europe. Rien ne dit ce qui s’est passé pendant le vol mais ce qu’on sait est que les deux personnes concernées ont, par un faux mouvement, désengagé le pilote automatique de l’appareil (un Curtiss Flying Boat C‑2), que celui ci s’est écrasé dans la baie et qu’ils ont été retrouvés par des chasseurs de canard en tenue d’Adam et Eve.

L’Histoire retiendra donc que Lawrence Sperry a été certainement le « membre fondateur » du Mile High Club.

Le Mile High Club dans l’aviation commerciale

On peut se douter qu’avec le développement de l’aviation commerciale puis du tourisme de masse, les candidats au titre de membre du mile high club ont été de plus en plus nombreux.

Selon un sondage réalisé vers 2010, 9% des américains auraient ainsi eu un rapport sexuel en vol, dont 17% dans les toilettes, 5% avec un(e) parfait(e) inconnu(e) et 3% avec un membre d’équipage.

Le développement de nouveaux types de siège et de cabine a également été facteur de nouvelles « opportunités ». Ainsi Singapore Airlines qui a été la première compagnie a équiper certaines de ses appareils d’une vraie cabine avec un lit double en première classe a du rappeler à ses clients de « respecter la tranqulité des autres passagers ». Ca n’est pas non plus un hasard si le SkyCouch, siège éco de Air New Zealand pouvant se transformer en un simili-lit a été surnommé « Cuddle Class » (classe câlin).

Moins attendu, l’installation de tables à langer par Virgin Atlantic sur ses A340 en 2002 a visiblement donnée des idées à beaucoup puisque la compagnie a enregistré dans les mois qui ont suit des dégradations fréquentes du matériel dues à une utilisation « non prévue ».

Quels risques pour les candidats au Mile High Club

Certains trouveront valorisant de pouvoir s’autoproclamer membres du Mile High Club et d’y rejoindre des membres prestigieux tels que Richard Brandson qui a avoué « avoir accompli son rêve » à l’age de 19 ans. Toutefois ça n’est pas sans risque.

Bizarrement il est compliqué de dire aujourd’hui si la chose est légale ou pas et on serait tenté de dire que les règles qui s’appliquent ailleurs s’appliquent dans un avion. Les toilettes sont elles un lieu public ? Quelle est la législation du pays de la compagnie ? Bref personne ne sait trop mais on serait tentés de ne pas conseiller l’expérience.

Légal ou non, il reste que la compagnie est libre de décider ou non ce qui est acceptable à bord et si elle ne peut donner des amendes elle peut interdire un passager de vol comme elle le ferait avec des passagers irrespectueux, ivres ou violents. Mais si on écoute les compagnies ou les rares témoignages d’équipages les cas seraient très très rares voire inexistants…et parfois il vaut mieux ne rien dire plutôt que faire en sorte que les passagers qui n’ont rien remarqué réalisent d’un seul coup tous ce qui est en train de se passer.

Mais vous pouvez toujours essayer de trouver une compagnie qui vous facilite la chose.

En 2013 une compagnie américaine nommée Flamingo Air a proposé un forfait « Romantique » avec champagne, chocolat, un rideau qui sépare la cabine du poste de pilotage et un pilote discret pour un vol d’une heure. Une offre qui est toujours d’actualité.

Basée à côté de Las Vegas, Love Cloud vous propose également des vols « Mile High Club Experience » autour de la ville.

Vous trouverez sur le net des exemples de situations loufoques ou gênantes liées au sujet. Mais finalement c’est un sujet dont les gens parlent beaucoup et sur lequel il n’y a vraiment pas grand chose à dire.

Image: chambre dans un jet privé de Media_works via Shutterstock

Bertrand Duperrin
Bertrand Duperrinhttp://www.duperrin.com
Voyageur compulsif, présent dans la communauté #avgeek française depuis la fin des années 2000 et passionné de (longs) voyage depuis sa jeunesse, Bertrand Duperrin a cofondé Travel Guys avec Olivier Delestre en mars 2015. On peut le retrouver aussi aussi sur http://www.duperrin.com où il parle depuis plus de 10 ans de la transformation digitale des organisations, son métier quand il est au sol.
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