Westin Miyako Kyoto : seuls les bulldozers peuvent le sauver

Après mon séjour au Westin Tokyo j’ai mis le cap sur Kyoto pour quelques jours. C’est tout d’abord sur le Westin Miyako Kyoto que j’ai jeté mon dévolu.

Un emplacement superbe, une approche rebutante

Je suis arrivé à la gare de Kyoto par le Shinkansen. Après avoir longuement attendu dans la file « taxi tourist friendly » j’ai fini par trouver un taxi pour m’amener à l’hôtel (oui la grande majorité des chauffeurs ne parlant pas anglais ils préfèrent segmenter dès le départ). Une anecdote sans rapport avec l’hôtel mais à connaître car elle n’est pas sans impact sur votre transfert si vous êtes pressés.

L’hôtel n’est pas à proprement parler en centre ville mais un peu à l’écart. Rien de grave ça n’est l’affaire que de 20/30 minutes de marche et cela lui permet d’avoir une vue unique sur la ville qu’il surplombe, comme le montre cette photo.

Westin Miyako Kyoto

Par contre au premier abord on n’est pas spécialement rassurés lorsqu’on s’approche du bâtiment sans style, sans charme, massif, vieux, à la limite du décrépi.

Westin Miyako Kyoto

Westin Miyako Kyoto

On est vite rassurés en rentrant dans le lobby. Ca a une autre tenue.

Westin Miyako Kyoto

Westin Miyako Kyoto

Westin Miyako Kyoto

 

A l’heure de mon arrivée l’hôtel pullule de monde, faute à l’arrivée conjointe de plusieurs groupes. Je me présente dans la fille réservée aux clients « Elite » et là on vient me chercher pour m’accompagner de suite à un petit bureau pour me faire gagner du temps sans faire la queue.

Le check-in se passe le mieux du monde même si on sent l’agent en charge de mon enregistrement hésitant quant à son anglais. Ma chambre supérieure deviendra quant à elle une deluxe executive soit un surclassement de 4 niveaux. Mais des junior suites étant disponibles ce jour là la tendance identifiée à Tokyo se confirme : ne pas attendre une application jusqu’au-boutiste du programme de fidélité au Japon.

Chambre Deluxe Executive : Replatrage ne veut pas dire  rénovation

On m’accompagne donc à ma chambre. Elle est confortable et spacieuse. Sa grande baie vitrée la rend très lumineuse. A première vue les dires de l’agent m’y ayant accompagné sont confirmés : les chambres ont été rénovées il y a peu.

Le lit est grand est confortable, la literie récente et j’apprécie le canapé et l’espace de travail de taille confortable.

Deluxe Executive room - Westin Miyako Kyoto

Deluxe Executive room - Westin Miyako Kyoto

 

La salle de bain, quant à elle, fait déjà beaucoup moins neuve. Disons plutôt qu’elle fait usée. Si on a refait la chambre, ça n’est pas le cas des sanitaires, notamment de la baignoire. Les murs n’ont pas l’air de la même fraicheur que ceux de la chambre.

Deluxe Executive room - Westin Miyako Kyoto

Deluxe Executive room - Westin Miyako Kyoto

 

Je m’empresse alors d’aller admirer la vue de ma terrasse, l’hôtel surplombant la ville.

Deluxe Executive room - Westin Miyako Kyoto

Par contre quand on regarde la terrasse elle-même, le moins qu’on puisse dire est qu’elle fait son âge.

Deluxe Executive room - Westin Miyako Kyoto

 

Deluxe Executive room - Westin Miyako Kyoto

Vous avez dit usé ?

Le fait est que la soit disant rénovation s’est limitée à un coup de peinture et au changement de mobilier. Le reste, de par son état et son design date d’une autre époque. Le potentiel est là, l’hôtel a du avoir son heure de gloire mais aujourd’hui il date et tout me fait dire à ce stade qu’il mériterait une rénovation d’ampleur. Une vraie.

J’ajouterai la procédure de connexion Wifi la plus compliquée que j’ai pu voir depuis la fin des années 90 quand la chose était loin d’être aussi généralisée.

Westin Miyako Kyoto

 

L’Executive Club ? Une vaste blague

Ce surclassement me donnant accès à l’Executive Club, je m’y rend pour une collation apéritive.

A ma grande surprise il ne s’agit pas d’un salon en tant que tel, fermé. Au plus un bout de couloir avec une belle vue à l’entrée duquel un cerbère en jupe baragouinant quelques mots d’anglais contrôle que vous avez bien accès à l’endroit.

Exigu et à contenance limitée.

Restauration - Westin Miyako Kyoto

Restauration - Westin Miyako Kyoto

Quand je m’installe je constate par contre avec plaisir qu’on m’apporte d’emblée une assiette d’amuse-bouche.

Executive lounge - Westin Miyako Kyoto

Une fois ceux-ci engloutis en deux coup de cuiller, je vais voir à quoi ressemble le buffet.

Et là…

Fromage, cacahuètes, olives et bretzels.

Executive lounge - Westin Miyako Kyoto

Quand à l’offre d’alcools…

Executive lounge - Westin Miyako Kyoto

Totalement insuffisant pour la promesse et le standing affiché de l’hôtel. Surement le pire lounge d’hôtel que j’ai vu voir ces dernières années, tant sur l’endroit que la prestation. On dirait vraiment quelque chose de bricolé à la va-vite.

De bons restaurants greffés dans sur un navire fantôme

Je passerai donc par la case restaurant. Au fil de mon séjour j’aurais l’occasion d’en tester 3 ainsi que le petit déjeuner sur les 7 options que propose l’hôtel.

Sur ma lancée de Tokyo je commence par le Teppanyaki. Bon mais rien à voir avec celui de Tokyo d’autant plus qu’ils sont en rupture de stocks sur l’abalone. Un diner rapidement expédié, un restaurant sans personnalité et un personnel qui faute de parler suffisamment bien anglais s’en tient aux stricts basiques de la relation client.

Le second soir un autre restaurant japonais spécialisé dans les « hot pots » (je ne me souviens plus du nom précis du plat que j’ai pris). Là encore j’apprécie l’expérience de voir le plat préparé à ma table sur une plaque de cuisson mais le cadre reste impersonnel et le niveau d’anglais du personnel empêche toute discussion culinaire. Là encore le basique de la relation client avec le minimum d’interactions de peur de faire une gaffe. Un bon repas gâché par le contexte.

Restauration - Westin Miyako Kyoto

Restauration - Westin Miyako Kyoto

Je terminerai par un restaurant plus « international » à la couleur très française. Là rien à redire ni sur les plats, ni sur le cadre ni le personnel. C’est visiblement le flagship de l’établissement.

Restauration -- Westin Miyako Kyoto

Restauration -- Westin Miyako Kyoto

Ce qui m’a le plus marqué ne fut pas tant la nourriture que les restaurants eux-même. On peut s’attendre à les retrouver largement mis en valeur autour du lobby de l’hôtel. Que nenni !

On les trouve dans les ailes de l’hôtel, vaguement indiqués par un panneau devant une entrée dont, le plus souvent, on ne peut pas deviner qu’elle héberge un restaurant. Même impression que le lounge : comme si ils n’étaient pas prévus et qu’on les avait posé comme ça en toute précipitation.

Donc après avoir longuement déambulé le long d’un couloir sans personnalité vous trouvez ça :

Westin Miyako Kyoto

Ou ça :

Westin Miyako Kyoto

Comme si on s’était dit « il faut des restos, condamnons deux trois salons et mettons y une cuisine ». Zero charme, zéro personnalité.

Pour ce qui est du petit déjeuner ne j’ai pas pris le risque de tenter le lounge donc j’ai testé le buffet normal et un petit déjeuner typiquement japonais servi à la table dans un des restaurants.

Pour ma première tentative au buffet j’ai été redirigé dans un salon dans lequel un buffet avait dressé à la hâte, la salle principale étant visiblement saturée.

Restauration - Westin Miyako Kyoto

Une vague impression d’improvisation et d’à peu près.

Si le buffet est riche le choix lui ne l’était pas et l’impression finale très quelconque.

Restauration - Westin Miyako Kyoto

Restauration - Westin Miyako Kyoto

Restauration - Westin Miyako Kyoto

Restauration - Westin Miyako Kyoto

Restauration - Westin Miyako Kyoto

 

De quoi se remplir l’estomac mais l’expérience et le plaisir ne sont pas au rendez-vous.

Le lendemain il y aura de la place au « vrai » buffet et ce sera nettement mieux. Mêmes plats mais mieux mis en scène. Pas de quoi s’extasier non plus.

Je terminerai donc par le « vrai » petit déjeuner japonais que mon statut platinum me donnait le droit de prendre au restaurant sans supplément.

Restauration - Westin Miyako Kyoto

Voilà quelque chose de beaucoup plus abouti en termes de goût, de présentation, avec un vrai service. Il était temps.

Westin Miyako Kyoto un resort ?

Le Westin Kyoto étant un « resort », le seul de la ville, je me préparais à bien profiter des installations avant et après une longue journée de visites.

Commençons par le fitness club… ouvert 24h/24 à condition d’appeler la réception à certaines heures.

Fitness - Westin Miyako Kyoto

La salle est petite et les équipements anciens. Pas désagréable cependant tant que moins de 4 personnes s’y trouvent en même temps !

Fitness - Westin Miyako Kyoto

Ne cherchez pas, il n’y en a pas plus.

La salle donne sur les piscines, intérieures et extérieures.

Fitness - Westin Miyako Kyoto

Fitness - Westin Miyako Kyoto

Surtout que….l’accès est payant !

Fitness - Westin Miyako Kyoto

Chez Travel Guys on exècre la pratique du « Resort Fee » qui impose de payer un supplément obligatoire pour l’accès aux installations de l’hôtel. Ici on découvre le Resort Fee à l’usage, pratique tout autant détestable voire plus car on ne le découvre qu’après coup.

Dans la pratique mon statut platinum était supposé me donner un accès gratuit à la piscine et au spa mais vu le caractère peu engageant des lieux et la globalité de l’expérience vécue j’ai jeté l’éponge. En général dans un resort on construit justement un espace de vie autour de la piscine, ici on en fait un mouroir lugubre et isolé.

Conclusion : un erzatz d’hôtel, du bricolage à tous les étages, aucune personnalité ni chaleur

Avant de conclure je vais partager avec vous quelques photos prises au gré des (longs) couloirs de l’hôtel.

Un panneau pour orienter la circulation à l’entrée du petit déjeuner.

Westin Miyako Kyoto

Pour indiquer la salle de fitness :

Westin Miyako Kyoto

Westin Miyako Kyoto

Des espaces vides et impersonnels :

Westin Miyako Kyoto

Pas un panneau sur les murs, des chevalets posés « à l’arrache », des restaurants comme installés à la va-vite, des installations usées sur lesquelles on a posé des cache misères.

Cet hôtel est présenté dans les guides comme « vénérable » ou je ne sais quel mot similaire. Manière de dire qu‘il a eu son heure de gloire mais n’est plus à la hauteur de son standing affiché.

Construit pour gérer des groupes comme on gère des batteries de poules en élevage, il a certainement du devoir se mettre au goût du jour sans pour autant faire les travaux d’infrastructure nécessaire. Alors on replâtre, on pose des panneaux au milieu des couloirs. C’est incohérent, impersonnel et à la qualité souvent discutable. Non cet hôtel ne mérite pas 5 étoiles surtout dans un pays qui a fait du service et du raffinement sa marque de fabrique. On croyait avoir tout vu avec le Westin Honolulu en terme d’expérience dégradée, là c’est le produit même qui est pourri jusqu’à l’os. Je reste stupéfait qu’il continue à obtenir 4/5 sur la plupart des sites de notation.

Un navire fantôme, froid, peu avenant, dont on se demande s’il n’a pas découvert que récemment qu’il devait accueillir des clients. A se demander si hôtel était sa vocation première d’ailleurs. Il me rappelle un hôtel il y a quelques années au Vietnam. Héritage de l’ère communiste, froid, à peine confortable et rapidement adapté au tourisme de masse. Sauf que le Japon n’a a jamais été à mon souvenir sous le joug soviétique.

A ce stade plus qu’une profonde rénovation et une mise à niveau du service, la seule solution viable semble de repartir de zéro après avoir fait passer les bulldozers.

A éviter absolument. Il y a un Ibis a coté de gare qui ne peut pas faire pire et qui est moitié moins cher. Sinon dans la catégorie 5 étoiles vous ne pourrez pas trouver pire non plus.

Les notes :

Chambre : spacieuse et confortable, rafraichie plus que rénovée. Sanitaire et terrasse usés. 6

Restauration/bar : pas mauvais mais la plupart des restaurants n’offrent pas un cadre à la hauteur ni un personnel assez bon en anglais pour soutenir une vraie conversation au delà des formules basiques. Le lounge est une honte. 6.

Check-in/out. Fluide. Au moins un point de satisfaction. 10

Application du programme de fidélité : surclassement limité malgré des r§gles du programme. 7

Equipement : fitness club ridiculement petit, piscines à accès payant et à l’aspect peu engageant, surtout pour un resort dont c’est supposé être le fonds de commerce. 2

Rapport Expérience/Prix. A 200 euros la nuit ça ne va clairement pas. Quand l’expérience tend vers 0, peu importe le prix on ne peut s’attendre à des miracles. 2

Service et attention : on ne reprochera jamais au personnel son manque d’attention ici comme ailleurs au Japon. Mais quand on peine en anglais cela limite les interactions au  strict minimum avec, surtout dans les restaurants, des serveurs(ses) qui semblent fuir le client. 5.

Hôtel : une belle vue. Sinon usé, décrépi, sans personnalité, et laid extérieurement. 20

L’intégralité des photos est disponible ici.

Westin Miyako Kyoto

Chambre
Restauration/bar
Checkin-out
Application programme de fidélité
Equipements (gym, piscine, spa...)
Rapport Expérience/Prix
Service et attention
Hotel (emplacement etc...)

Un désastre

Certains replâtrages ne peuvent cacher un hôtel ancien, usé et décrépi. Un vaisseau fantôme froid, sans chaleur ni personnalité où seul l'accueil fait illusion. Un "resort" qui découragera quiconque d'aller piquer une tête dans sa piscine. Un raté quasiment de bout en bout.

Bertrand Duperrin
Bertrand Duperrinhttp://www.duperrin.com
Voyageur compulsif, présent dans la communauté #avgeek française depuis la fin des années 2000 et passionné de (longs) voyage depuis sa jeunesse, Bertrand Duperrin a cofondé Travel Guys avec Olivier Delestre en mars 2015. On peut le retrouver aussi aussi sur http://www.duperrin.com où il parle depuis plus de 10 ans de la transformation digitale des organisations, son métier quand il est au sol.
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